Projet Rosalie
Une rosalie, c'est un vélo à plusieurs places et plusieurs pédaliers : un genre de voiture à pédales. Souvent, les rosalies ont quatre ou six places et promènent leurs conducteurices à travers les parcs de grandes villes. La nôtre est un peu plus rustique et lourde : elle mesure six mètres, pèse plus d'une demie-tonne et accueille volontiers dix pédaleur·ses.
C'est sur ce véhicule que nous créons les spectacles en rosalie, des formes qui, du début de la production aux périodes de tournée, sont réfléchies en conscience des enjeux climatiques de notre époque : le moins d'essence possible donc, pas de lumière, pas non plus de musique sonorisée, pas de consommable et pas de produit neuf (sauf les pièces mécaniques quand c'est nécessaire). Les spectacles se joueront en journée, la tournée se fera à bord de la rosalie et nos décors et costumes embarqués seront créés à partir de matières et objets issus de récupération.
Par ailleurs, créant, pédalant, campant et jouant ensemble, c'est aussi l'expérience du collectif que nous faisons en faisant celle de l'itinérance.
Le Projet Rosalie nait, en même temps que la compagnie, de notre besoin commun de trouver de nouvelles manières de pratiquer notre métier en cohérence avec nos engagements éthiques et en conscience de l'impact écologique de la création de spectacles. Nous avons donc rédigé une charte, La B R U T E (Balise Radicale et Utopiste pour un Théâtre Ecologique) - comme un guide auquel se référer pendant nos créations pour inventer, dans la contrainte, notre pratique.
Sans surprise, bien loin d'être une entrave, ce cadre est un espace de permissions nouvelles à trouver ensemble. Nous avons réuni, depuis 2021, une première équipe de travail : d'abord d'interprètes puis progressivement de mécaniciens, constructeurs, scénographes, costumières etc., avec qui nous construisons ce projet.
Depuis le début de la création du dispositif et des formes artistiques qui s'y jouent, Mathias Mazoyer nous suit avec sa caméra de résidences d'écriture en résidences de plateau, sans oublier les périodes de chantier, pour créer un documentaire sur les premières années du Projet Rosalie.
